La lettre d’Antoine Labeyrie – Bulletin avril 2017

Association HYPERTELESCOPE LISE

Laboratoire d’Interférométrie Stellaire et Exoplanétaire


Chers adhérents, chers amis de l’Hypertélescope,

Depuis le mois de mars 2016 nous travaillons sur le site de Calern de l’Observatoire de la Côte d’Azur, dans le cadre d’une convention entre celui-ci le Collège de France dont je suis professeur émérite. Denis Mourard, astronome à l’Observatoire et expert en interférométrie, contribue aussi au projet avec plusieurs collègues, dont un doctorant venant de Chine.

Les membres bénévoles de l’équipe viennent à Calern chaque mois pour une semaine de travail.

Le GI2T

Voici le bâtiment, dans lequel nous travaillons, du Grand Interféromètre à deux Télescopes (GI2T). Nous avions construit ce précurseur des grands interféromètres actuels dans les années 1990.

On voit ci-dessous les deux télescopes de 1,5 mètre à monture sphérique. Mobiles sur des rails, leur écartement peut atteindre  62 mètres. Lorsque fut construit en Californie l’interféromètre CHARA, successeur du GI2T, son cœur optique y a été incorporé par D. Mourard qui a pu l’utiliser pour des observations en lumière visible.


Pour rappel, l’interférométrie combine la lumière d’une étoile, captée par les deux télescopes.  La résolution de l’observation s’améliore en proportion de la distance qui les sépare. Pour 120m par exemple, la résolution atteint un millième de seconde d’arc en lumière visible, soit 60,000 fois mieux que l’œil nu, permettant de distinguer sur la Lune deux points espacés de 1,5m

Le travail sur l’Hypertélescope avance bien. Nous avons renforcé l’électronique embarquée sur la nacelle focale, avec notamment deux caméras, des processeurs, et une liaison radio transmettant la vidéo capturée, ainsi que les signaux de pilotage.

Pour mettre au point, par des essais réalistes sur une version simplifiée de l’optique focale exploitant seulement deux faisceaux, le logiciel de pilotage, préparant les observations prévues en Juillet, Aout et Septembre sur le site de l’Ubaye, la nacelle est suspendue à un plafond et reliée par des cordelettes aux six treuils informatisés.


La nacelle

La nacelle suspendue est le dispositif qui supporte le banc optique qui recombine les faisceaux lumineux renvoyés par les miroirs au sol de l’hypertélescope.

Le banc optique est ici présenté au laboratoire. Il a été modifié pour y adjoindre deux caméras. Une caméra servira à l’acquisition de champ et l’autre sera la caméra science.


Le combineur motorisé

Le Laboratoire LOMA du CNRS à l’Université de Bordeaux a construit pour la nacelle d’essais à deux faisceaux un combineur motorisé permettant d’asservir la superposition des images et l’équilibrage des longueurs de chemin optique, assurant la cohérence temporelle nécessaire pour obtenir des interférences.

L’alimentation électrique de la nacelle située à 101 mètres de hauteur est de 2 différents voltages délivrés par 2 batteries. Nous avons conçu un ascenseur à batteries, qui permettra de descendre les batteries au sol pour les recharger sans descendre la nacelle. Ce dispositif sera aussi doublé par une alimentation filaire directement du sol. Tous les éléments de l’Hypertélescope sont reliés par un réseau WiFi. Nous l’avons aussi amélioré avec des antennes plus puissantes.


Le président, Directeur de recherche,

Antoine Labeyrie

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