Le Télescope Montagne
« Un instrument astronomique de pointe aux dimensions d’un massif montagneux »
Durant sa phase expérimentale, l’Hypertélescope est développé depuis 2011 non loin de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute Provence, sur les hauteurs de l’Ubaye, dans le vallon de la Moutière.
Ce vallon a été soigneusement choisi pour ses caractéristiques qui se prêtent au projet. Ses pentes arrondies en forme de bol régulier permettent de limiter les infrastructures d’implantation des miroirs. Son orientation Est-Ouest offre le creuset idéal pour le suivi de la voute céleste.
Situation sur le globe de l’Hypertélescope de l’Ubaye :
Son installation
Les miroirs qui forment la surface réceptrice de l’hypertélescope sont disposés sur le fond et les versants du vallon. Les premières études se font avec simplement deux miroirs dans le but de développer l’ensemble des techniques nécessaires et d’obtenir les premières franges d’interférence.
La montée en puissance de l’hypertélescope se fera par la suite avec l’accroissement du nombre des miroirs. Ils seront disposés suivant un schéma en spirale ou aléatoire sur les versants du vallon. Ceci afin de réduire les risques de pics d’intensité sur l’image produite.
Une nacelle est suspendue à un câble tendu entre deux versants distants de 800 mètres et à plus de 100 mètres du sol au-dessus du vallon. C’est à peu près la hauteur d’un immeuble de 40 étages.
Elle supporte un dispositif optique inédit, mis au point au Collège de France, qui a en charge de collecter et de combiner la lumière des étoiles réfléchie par tous les miroirs au sol. La lumière ainsi collectée est renvoyée vers une caméra qui peut être installée directement sur la nacelle ou bien ancrée au sol, à la sortie d’un télescope qui pointe la nacelle avec précision.
Schéma de l’installation de l’hypertélescope dans le vallon de la Moutière
Son évolution
L’hypertélescope se prête à une installation modulaire évolutive. A partir du premier groupe de miroirs installés, il pourra produire des résultats scientifiques. Bien avant l’achèvement complet de l’installation.
Le prototype actuel en modèle réduit sera constitué par un ensemble de miroirs au sol totalisant déjà un diamètre de 57 mètres. Le concept étant évolutif, il permettra en principe d’agrandir à 200 mètres le diamètre du miroir dilué, ce qui lui donnerait une résolution de 0,5 milliseconde d’arc, soit 80 fois meilleure que le télescope spatial Hubble quand l’effet de la turbulence atmosphérique sera corrigé par un système d’optique adaptative.
Dans une deuxième phase, il est envisagé de procéder à une installation dont le diamètre global atteindrait un kilomètre et dont le nombre de miroirs pourrait être progressivement accru jusqu’à en contenir un millier. Elle permettrait un gain considérable en sensibilité et en magnitude limite ainsi qu’une résolution grandement améliorée.